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Et oui, c'est dans 8 jours déjà qu'auront lieu nos concerts Gabriel Fauré 2025 - en cors et en chœurs.
Mais saviez-vous quelle est la différence entre un concert et une exposition de peintures ? Posons directement la question !

A l’occasion des deux concerts « Gabriel Fauré – en cors et en chœurs » qui seront donnés les 11 et 12 octobre prochains à Nantes et à Cholet, nous échangeons avec le chef de chœur, Sébastien Helbecque, sur son approche musicale du célèbre Requiem. Propos recueillis par Anton Hugonnier.

A.H. : En vous remerciant pour cette entrevue, nous souhaitions savoir comment vous abordiez ces concerts ?

S.H. : Bonjour. Je dirais que la musique en général, et les concerts en grand ensemble en particulier, sont l’occasion pour nous de dresser comme une peinture vivante, un grand tableau coloré où l’on plonge l’auditeur. Il n’y a plus la distance avec une œuvre comme en peinture, le tableau est ouvert, il évolue à nos oreilles de manière ininterrompue. Vous voyez ? Ici se dessinent des figures aux rythmes de la musique, et là se brossent à travers les sonorités, les mélodies et l’harmonie, des couleurs vives ou sombres selon les passages. La musique est ainsi en continuelle évolution, et en parler par le moyen de la peinture est une façon d’en rendre compte.

A.H. : Il ne nous a pas échappé que l’affiche du concert est très colorée, et qu’elle s’inspire d’un tableau de Marc Chagall dont elle présente un extrait, La lune rousse. Et puisque vous parlez d’un tableau qui s’épanouira lors du concert, quelle place faites-vous dans tout cela au chœur dans cet ensemble ?

S.H. : Justement, un chœur est capable d’apporter à ce tableau des nuances de couleur sonores incroyables, d’y ajouter une texture inégalable, de garnir l’ambiance générale en couleurs chaudes et froides. Et ce qui est fascinant et captivant là-dedans, c’est que le tableau est vraiment en mouvement, il semble parfois fixe, mais la perspective évolue. Et quand je dirige un chœur, comme un peintre, je joue sur des couleurs et des contrastes.

A.H. : Nous constatons également la participation de solistes à ces concerts, quelle est leur rôle dans cette approche ?

S.H. : Nous sommes aussi heureux d’accueillir pour ces concerts Jacques Laingui et Marie-Reine Lacroix. Les solistes parachèvent les chœurs en créant des contrastes sublimes. L’alternance avec les chœurs offre des perspectives vocales nouvelles, une « profondeur de champ ». La voix de Jacques semble comme sortir des profondeurs durant son interprétation du Libera me, alors que celle de Marie-Reine, telle une voix d’ange, nous transporte dans les cieux nuageux lors du Pie Jesu. Deux tableaux qui semblent s’opposer à première vue, mais qui se complètent dans cette œuvre de Fauré en particulier.

A.H. : Et qu’en est-il des instruments dans ces tableaux ?

S.H. : Parlons d’abord de la harpe, elle apporte aux tableaux une touche de clarté et de pureté. La sonorité aérienne de cet instrument est vraiment magique, la résonnance de ses cordes est comme le reflet de cette lumière onduleuse et éternelle sur l’eau. L’ensemble de cordes, violon, violons altos, violoncelles et contrebasse, développe et articule le récit musical. Il contribue au tableau par un large éventail de sonorités et de couleurs, par une matière avec un relief et une densité parfois presque percussifs.

A.H. : Il semblerait d’ailleurs que lors de l’évènement, la place soit donnée aux cors et pas qu’aux chœurs : le titre « en cors et en chœurs » est plutôt intriguant !

S.H. : Oui, c’est la touche originale que nous introduisons. Les cors, apparus dans une version intermédiaire du Requiem de Fauré en 1893, bien avant la version symphonique finale de 1901 mais après la version avec petit orchestre de 1889, apportent un éclat nouveau et une profondeur de champ inouïe. D’ailleurs, la sonorité des cors a quelque chose d’unique dans un orchestre, c’est assez magique, elle nous transporte, dans un autre lieu ou une autre époque, comme dans une forêt ou au pied des murailles d’un château ! Leur présence est un grand bonheur. Ils tiennent presque le rôle de narrateurs, ils tissent le fil qui rend possible la transition entre les différents tableaux que nous avons déjà évoqué précédemment. Sans eux, nous ne pourrions pas vous faire autant voyager lors de ces concerts !